RAPPORT D’EVALUATION DES CAPACITES DES SERVICES DE SOINS DE SANTE ESSENTIELS DANS LE CONTEXTE DE LA PANDEMIE DE COVID-19

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  • Dernière mise à jour février 28, 2023

RAPPORT D'EVALUATION DES CAPACITES DES SERVICES DE SOINS DE SANTE ESSENTIELS DANS LE CONTEXTE DE LA PANDEMIE DE COVID-19

Résumé exécutif

 

La pandémie de COVID-19 que connait l’ensemble des pays depuis décembre 2019 continue d'exercer une pression immense sur les systèmes de santé à l'échelle mondiale. Le Cameroun n’est pas resté en marge de cette situation avec des répercussions au niveau sanitaire et socio-économique depuis la déclaration du premier cas COVID, le 06 mars 2020. Au niveau sanitaire, l’évaluation PULSE initiée en 2020 par l’OMS à l’attention de tous les Etats membres des cinq régions de l’OMS a évalué l’impact de la pandémie de COVID-19 sur un échantillon de 25 services essentiels de santé. Cette enquête a révélé que les services sus évoqués ont connu de nombreuses perturbations dans tous les pays. Lesquelles se sont traduites par des discontinuités partielles ou totales des services de santé entrainant des changements importants dans la fourniture en services (rupture) et l’utilisation des services (baisse) avec des conséquences allant du redéploiement du personnel de santé à la fermeture des structures sanitaires.

Au vu de ces constats, il est apparu nécessaire d’accorder une attention particulière sur les capacités du système de santé à maintenir la continuité des services et soins de santé essentiels face à une urgence de santé publique à travers la mise en place d’un système de surveillance y relatif. A cet effet, le Cameroun a mené en février 2021, une évaluation initiale dans les 10 régions sur un échantillons de 300 structures sanitaires (formations sanitaires et des sites de prise en charge de la COVID-19) et 50 membres de la communauté. A la suite de celle-ci, une seconde a été conduite en février 2022 tenant compte des recommandations et orientations issues de la précédente évaluation dont la méthodologie et les outils ont été maintenus.

Cette seconde évaluation a connu un taux de participation relativement élevé avec la participation des UPEC de la Région du Littoral. Ce taux était de 78%, 80,7% et 66% respectivement pour les UPEC COVID-19, les Formations Sanitaires et la communauté alors qu’il était de 76.9%, 62%, et 68% à la première évaluation.

Dans les 61 UPEC, la moyenne des personnels de santé atteint de COVID-19 était de 3,1%, nettement inférieur à ceux de la première évaluation (8,4%). Toutefois, on a enregistré pour les Régions du Nord-Ouest et du Nord, des taux plus élevés de personnels atteints de COVID-19, soit 20% et 10% respectivement. Il est à noter que bien qu’en baisse, le Nord-Ouest avait une des plus hautes prévalence (20%). Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge, 59% des UPEC COVID-19 ont reçu une formation ou un soutien en rapport avec la COVID-19 au cours des trois derniers mois précédant l’enquête, ce qui est inférieur aux résultats de la première évaluation (81,7%). 92% des FOSA avaient désigné un point focal PCI et mettaient en œuvre les directives PCI contre 88,3% à la première évaluation. Concernant les EPI traceurs, seules 02 FOSA (6,6%) disposaient de la totalité. En comparaison avec la 1ère évaluation, on note une importante baisse de des FOSA qui en disposent, soit 50% contre 6,6%. La dotation EPI est faite dans 95,0% et la gestion des EPI usagés est faite dans 90,0%. S’agissant du délai de rendu des résultats, 20% des FOSA rendaient les résultats des tests dans les 24h après le prélèvement. On note que 40% des UPEC rendaient leurs résultats après 3 jours ou plus. 36 (61%) disposaient d’un système fonctionnel de transport pour acheminer les échantillons de la formation sanitaire vers un laboratoire agrée.

Parmi les UPEC COVID-19 enquêtées, 84% disposaient d’un concentrateur d’oxygène contre 91,4% à la 1ère évaluation. Des 46 FOSA ayant un service de vaccination, 44 (96%) disposaient d’un réfrigérateur fonctionnel dont 82% d’un enregistreur de température fonctionnel. Comparé aux résultats de la 1ère enquête, il avait été rapporté une disponibilité en réfrigérateur de 79,2% et enregistreur de température de 58,4%. Les intrants requis pour la
conservation des vaccins contre la COVID-19 tels que les réfrigérateurs, les enregistreurs journaliers de température et les congélateurs pour vaccins étaient disponibles à plus de 50% malgré la faible disponibilité d’enregistreurs continus de température des congélateurs pour vaccins (46%). Parmi les FOSA enquêtées, 91% disposaient d’un kit de prise en charge des MAPI. Les Régions de l’Adamaoua et du Centre, les FOSA privées laïc et les Hôpitaux
Généraux ne disposaient pas de congélateurs pour vaccins ainsi que des enregistreurs journaliers de température.

S’agissant de l’évaluation de la continuité des soins de santé primaire, la majorité des répondants étaient des CSI 192 (79,3%). 117 (48,3%) des FOSA répondantes étaient des FOSA publiques, 94 (38,8%) du privé laïc et 31 (12,8%) du privé confessionnel. Les services les plus disponibles dans les FOSA étaient la pharmacie (91,3%) et le laboratoire (84,3%). Les services les moins disponibles étaient la banque de sang (2,5%), le service d’imagerie (10,7%) et le bloc opératoire (15,3%). Globalement, en comparaison avec la 1ère évaluation, on note une baisse de la morbidité de la COVID-19 parmi le personnel de santé, passant de 7% à 1.8%. La catégorie de personnel la moins touchée par la COVID-19 était celle des Médecins (toute spécialité confondue) avec un taux de morbidité nulle. La catégorie la plus touchée était représentée par le personnel paramédical avec un taux de morbidité avoisinant les 2%. En comparaison à la 1ère évaluation, et la catégorie la plus touchée était celle des médecins par rapport aux paramédicaux (11,9% vs 5,5% environs). Seules 7% des FOSA participant à l’enquête avaient reçus des fonds supplémentaires du Gouvernement et d’autres sources pendant la période évaluée en
comparaison avec la 1ère évaluation où cette modalité représentait près de 20%. Par ailleurs, les quotes-parts des personnels représentaient 68,2% comparés à 73,1% lors de la 1ère évaluation. Moins de 50% des FOSA avaient planifié le suivi des malades chroniques dont 26% l’ont mis
en œuvre (80%). Afin de rattraper les rendez-vous manqués, près de 96% des FOSA avaient planifié des stratégies de rattrapage pour la vaccination systématique des enfants, 92% pour les consultations des femmes enceintes et plus de 80% avec une mise en œuvre des deux modalités
(vaccination et consultations femmes enceintes). S’agissant de la mise en place des mesures contre la COVID-19, les principales mesures retrouvées étaient le dispositif pour l’hygiène des mains (68,2%), en baisse par rapport à la 1ère évaluation (75,8%) ; l’affichage des consignes sur les pratiques d’hygiène des mains (64,9%) en baisse par rapport à la 1ère évaluation (75%) ; l’utilisation des EPI (57,9%) , les distances d’au moins 01 mètre entre les patients (57,9%), tous en baisse par rapport à l’évaluation précédente qui enregistrait respectivement 62,9% et 69,9%. La mise en place d’une entrée dédiée au contrôle du personnel et la disponibilité des zones d’isolement COVID-19 étaient les plus faiblement rapportée avec respectivement 25,2% et
28,9% ; cette situation est restée similaire à celle enregistrée lors de la 1ère évaluation.

Concernant les perceptions de la communauté, des 50 informateurs clés sélectionnés pour ce module, 33 (66,0%) ont répondu. Les Agents de Santé Communautaire (ASC) bénévoles étaient représentés à 27%, suivi des ASC rémunérés (24%). La perception de la plupart des informateurs sur le recours aux services de soins essentiels restait appréciable pour la plupart des services essentiels, allant de 52% pour les soins prénataux ; 58% pour les services
de contraception ; 67% pour les médicaments habituels pour les maladies chroniques ; 73% pour les tests de laboratoire ou imagerie ; 73% pour les soins médicaux urgents ; 79% pour les services de santé mentale ; et 85% pour les services de chirurgie élective planifiée. Le recours aux services de vaccination et d’accouchement par personnel qualifié était les moins bien représentés avec respectivement 39% et 45%. La perception de la plupart des informateurs sur le recours aux services de soins essentiels restait appréciable pour la plupart des services essentiels, allant de 52% pour les soins prénataux ; 58% pour les services de contraception ; 67% pour les médicaments habituels pour les maladies chroniques ; 73% pour les tests de
laboratoire ou imagerie ; 73% pour les soins médicaux urgents ; 79% pour les services de santé mentale ; et 85% pour les services de chirurgie élective planifiée. Le recours aux services de vaccination et d’accouchement par personnel qualifié était les moins bien représentés avec respectivement 39% et 45%. S’agissant des obstacles au recours aux services de santé essentiels par la communauté : on relevait une préférence pour la médecine traditionnelle ou ancestrale (48%), l’absence de moyens de transport pour se rendre dans les formations sanitaires (45%), le coût élevé des services (45%) et l’ignorance des services disponibles (42%). Dans l’ensemble, en comparaison à la 1ère évaluation, ces indicateurs sont restés relativement stables en dehors du mauvais accueil qui s’est amélioré, passant respectivement de 38,2% à 26%. Ceci pourrait s’expliquer par une meilleure compréhension de la maladie à COVID-19 par les personnels soignants désormais plus serein dans la dispensation des services de soins. S’agissant des raisons de non-recours aux soins pendant la pandémie COVID-19, les deux principales rapportées étaient : la peur de contracter la COVID-19 dans les FOSA (70%) et la baisse de revenus des ménages pendant la pandémie (52%). Les autres raisons étaient peu reportées. En comparaison avec la 1ère évaluation, la peur de contracter la COVID-19 dans les FOSA a diminué de 23, 2% tandis que la baisse des revenus des ménages pendant la pandémie
s’est aggravée, passant de 32,4% à 52%.

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